Anonyme

Publié il y a presque 5 ans

Réponse à Lynn31

Bonjour Lynn31,

Merci pour ta réponse à mon témoignage.

Aujourd'hui, j'en ai 34 et je sors de gentiment de ce cauchemar.

Peu de temps après l'écriture de mon témoignage que j'ai publié il y a 3 ans, j'ai fait une crise de Vitamines B12 ou/et un burn out qui m'a conduite à faire une grave dépression.

Cela est dû à une faute grave professionnelle de mon médecin qui pour ma part n'a pas répondu à son rôle qui est celui de sauver des vies.

En effet, me sentant particulièrement épuisée et en déprime, je suis allée à plusieurs reprises chez le médecin mais le résultat sanguin concernant le fer était bon et pour lui je faisais une dépression. Il m'a prescrit des anti-dépresseurs qui me donnaient des migraines affreusement douloureuses et que j'ai donc rapidement cessé de prendre.

Je sentais bien que le problème ne venait pas de cela, j'ai donc insisté pour refaire des prises de sang en lui suppliant d'intégrer la vitamine B12 qu'il a alors refusé. Étant certaine que cela pouvait être une cause probable (en perdant du fer la suite logique est que la B12 se perd également et j'avais absolument tous les symptômes). Lors de la prise de sang, j'ai demandé à l'infirmière d'insérer la B12 ce qu'elle a accepté.

Bingo, je n'avais plus grand chose. Le médecin n'en croyait pas ses yeux. Je lui ai textuellement dit que mon état venait de cette carence. Il l'a évidemment remis en doute. Je lui ai demandé de regarder dans son dictionnaire médical, ce qu'il a effectué. Il a lu à haute de voix la définition des symptômes liés au manque de B12. J'étais pile dedans. Le plus grave, c'est que ma dépression était bien réelle et que j'avais envie de mourir, mais au départ, la cause n'était pas mon état psychologique.

Je n'ai à ce jour, toujours pas de diagnostique sur ce qui c'est passé, ni même des excuses sur son manquement professionnel. Je suis allée à la rencontre de différents médecins et spécialistes pour exposer ma situation et recevoir leur avis.

Pour eux, j'aurai clairement dû avoir des soins intensifs pour une céphalopathie. Trois semaines de traitement en soins hospitaliers et un suivi pour la reconstruction neurologique.

Cela fait trois ans que je me reconstruit et je n'ai toujours pas terminé. En effet, durant ce long combat. J'ai dû réapprendre à manger et à me faire à manger, à ranger (procrastination à fond) je dormais à chaque instant, épuisée. De cette longue descente en enfer qui a duré plus d'une année et un demi, j'ai perdu absolument tous mes muscles et au total 10 kg.

A savoir que durant cette période, je n'ai cessé de travailler. Impossible, car je suis à mon compte.

Donc, je comprends tout à fait ce que tu ressens. Toute ma vie, ma santé m'a empêché de profiter de mes amis le week end ou d'avoir un minimum de vie sociale. C'est extrêmement frustrant.

Aujourd'hui, j'ai gardé mon médecin bien que je n'ai aucune confiance en lui car il accepte d'anticiper ma transfusion de fer lorsque je suis à 67, j'ai le droit de la recevoir.

Aujourd'hui et grâce à mon gynécologue, j'ai compris que je souffrais également de trouble de l'humeur lié à mes hormones et j'apprends à vivre avec. Le 1er médecin après 33 ans de vie qui comprend vraiment les femmes. Il a décelé chez moi le syndrome prémenstruel et a régulé mes hormones et ma perte de sang. J'ai une alimentation riche en protéines et depuis une année je suis stable émotionnellement et dans mes prises de sang même que ma B12 et mon fer sont en hausse.
Je suis assez convaincue que ce syndrome prémenstruel est visible principalement chez les femmes hypersensibles. Par ailleurs, il m'a évoqué le fait que certaines femmes avaient suivi un certain nombre d'année de thérapie (jusqu'à 15ans) croyant qu'elles avaient un problème psychologique alors que ce n'est que biologique et chimique.

L'incompréhension des médecins sur mon état de santé et mon caractère hypersensible, les troubles liés par mes hormones et les rencontres amoureuses et amicales qui se sont soldés en échec car par mon état, j'étais la parfaite proie aux manipulateurs et aux manipulatrices et j'ai subit de la violence physique et psychologique. Mais c'est pas tout, à cela s'ajoute ma confrontation sur l'idéologie clairement toute faite du monde de la médecine envers les femmes et l'hypersensibilité. Je me garde bien de vous parler du système scolaire dont certainement 99% des hypersensibles qui lisent mon témoignage ont souffert, tout comme moi, de leur différence face au système.

J'ai perdu du temps, j'ai perdu des choses sur le plan professionnel que j'ai construites et sur lesquelles je me suis beaucoup investies. J'ai du reconstruire ma confiance et mon estime, apprendre à casser les cercles vicieux de pensée dans lesquels je m'étais installée qui alimentaient de réelles crises d'angoisse, jusqu'à la parano par moment et j'en passe. Le deuil d'un passage de ma vie qui n'est pas encore tout à fait terminé mais bientôt.

En prenant du recul sur ma vie, je me dis que c'est une réalité ; CHACUN ET CHACUNE EST LE PROPRE HÉROS DE SA VIE.

Ma vie est intégralement en train de prendre un autre tournant et je commence à voir le bout. Hormis cette fatigue chronique et mon manque musculaire. J'accepte que mon cerveau ne soit plus fonctionnelle à 100%, je pense que les conséquences de cette situation au niveau neurologique sont irrémédiables (perte de mémoire, concentration sur du très court terme et je pense avoir développé la fatigue chronique, j'espère me sortir de là en pratiquant du sport. J'ai remarqué que chaque fois que je vais faire du sport et dans un état de fatigue certain qui ne donne pas envie d'y aller, je me sens beaucoup mieux). Je fais en sorte de prendre soin de moi. Je me force de faire des activités et de renouer avec le monde social mais j'en profite à petite dose, je me fixe des heures de rentrée.

J'ai aussi remarqué, que lorsque je ne dormais pas mes 9h00 de sommeil, ma journée était très compliquée.

Si tu lis mon témoignage et si tu le souhaites, je serai très heureuse que nous fassions connaissance. Au courant de ma demande, tu peux transmettre tes coordonnées à l'association qui me les transmettra à leur tour et je pourrai alors te contacter.

Ta réponse à mon témoignage nourrit encore plus mon envie d'écrire un livre.


Je te souhaite beaucoup de courage et de force.